K-branding -Facial

On s'attendait à une production brute et au lieu de ça, K-BRANDING a choisi un son plus retenu, plus feutré pour mettre en avant sa débauche sonore. C'est surprenant mais réussi. Les instruments ne claquent pas, par contre la musique se fait hypnotisante, trippante et elle agresse notre esprit mieux encore que si le volume sonore fut sans limite.

On pourrait dire que K-BRANDING a (ré)inventé la musique tribale en la modernisant, en la façonnant à l'image de notre société (post)industrielle. C'est dans une véritable transe que le saxophone, la batterie et la guitare, tous trois torturés et déformés, nous emmènent. Pour s'immiscer dans notre esprit, le trio s'apparente parfois aux fonctionnements de la Dub. Sa pochette est révélatrice de l'esprit primal qui se dégage avec K-BRANDING en musique.

Sans s'en rendre compte, K-BRANDING a insufflé un nouveau souffle dans la scène rock belge et même extérieure. Sans doute obsédé par la liberté créatrice, le trio qui ne s'impose aucune limite, replonge le rock dans son inconscient collectif et primitif. Avec K-BRANDING ce n'est nullement l'association de deux cultures, l'une moderne et l'autre ancestrale, mais la réinterprétation et la réappropriation de l'antique dans le contemporain et son modernisme (et vice-versa).

A bien y réfléchir, le rock n'a jamais été autre chose mais il s'en est depuis fortement éloigné. Il était normal donc que ce retour nous soit invoqué par un groupe qui compte des percussions (quoi de plus tribal et primitif dans la musique), un saxophone (instrument organique, symbole d'une évolution musicale et du jazz, une musique diabolisée), une guitare électrique (symbole de la musique moderne) et des bidouillages électroniques (le contemporain).

Pour un premier album officiel, K-BRANDING place la barre très haute. Les nombreuses prestations live et expérimentations sonores couchées sur disques toujours jusque là faites maison, ont permis au trio bruxellois d'acquérir la maturité et de développer une approche sonore et volontaire de leur conceptualisation de la musique et de son interprétation. Il était donc normal qu'avec un tel aboutissement, K-BRANDING puisse sortir son premier album sur un label et mériter une distribution à grande échelle.

February 2009 by Fred @ http://www.shootmeagain.com - [Click]